Le Bénin a été secoué ce dimanche matin par une brève tentative de coup d’État, rapidement revendiquée par un groupe de militaires avant d’être neutralisée par les forces loyalistes. Le calme revenait progressivement à Cotonou en milieu de journée, tandis que l’armée assurait que le président Patrice Talon et sa famille étaient « totalement en sécurité ».

Un message des putschistes diffusé à l’ORTB

Aux premières heures du jour, un groupe se présentant comme le Comité militaire pour la refondation (CMR) a pris le contrôle de l’ORTB, la télévision publique. À l’antenne, son porte-parole, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, a proclamé la « fin du régime Talon » et annoncé un nouveau pouvoir militaire.

Dans la capitale, quelques tirs isolés ont été signalés, notamment aux abords du camp militaire de Guézo, plongeant les habitants dans l’incertitude.

Réaction rapide de l’armée régulière

Mais la tentative de déstabilisation aura été de courte durée. Des sources militaires citées par l’AFP évoquent « un groupuscule » ayant seulement réussi à s’emparer de la télévision.Elles assurent que toutes les positions sensibles ont été reconquises et que les mutins ont été neutralisés.

« La ville et le pays sont totalement sécurisés, le président et sa famille aussi », affirme une source de l’armée loyaliste.

Inquiétude internationale et enjeu régional

Plusieurs représentations diplomatiques, dont l’ambassade de France, ont appelé leurs ressortissants à limiter leurs déplacements.La CEDEAO et l’Union africaine devraient réagir officiellement dans les prochaines heures.

Âgé de 67 ans, Patrice Talon dirige également l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), un rôle qui donne à cette crise une portée régionale immédiate.

Une nouvelle alerte dans une région fragilisée

Alors que son mandat doit s’achever en avril 2026, cette tentative de putsch souligne les vulnérabilités institutionnelles du Bénin, pays pourtant considéré comme relativement stable.Elle intervient dans un contexte ouest-africain marqué par une succession de coups d’État, du Mali au Niger en passant par le Burkina Faso.

// Avec AFP